Education

Une éducation appliquée et rentable

Le fondateur de notre Congrégation, le Révérend  Père LOUIS-CHARLES, prônait une Education Rentable. Pour lui, les enfants d’Haiti ne devraient pas aller à l’école uniquement  pour apprendre à lire et à écrire, comme c'est encore le cas dans le système scolaire haïtien. Le Révérend Père LOUIS-CHARLES prônait une éducation qui permettrait aux écoliers d’avoir accès à l’éducation formelle et aux connaissances techniques applicable à leur environnement. Avec l’acquisition de connaissances techniques ou de petits métiers, les écoliers haïtiens, notamment ceux habitent à la campagne ou en milieu rural seraient en mesure de commencer à gagner leur vie bien avant de terminer leurs études secondaires. En outre, cette approche pratique à l’éducation  serait en mesure de créer les conditions dont les écoliers ont besoin pour préserver et transformer leur environnement afin de le rendre prospère pour eux-mêmes, leurs communautés et les générations postérieures.

Après avoir expérimenté l’approche du Révérend  Père LOUIS-Charles dans l’éducation de nos enfants, particulièrement ceux qui habitent nos campagnes, au niveau de toutes les Missions des Petits Frères Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, nous avons établis des écoles qui offrent à tous les écoliers l’opportunité de d’acquérir des connaissances académiques et d’apprendre un métier manuel. Dans notre système scolaire, les enfants qui arrivent à boucler le cycle secondaire doivent fréquenter nos etablissments scolaire pendant 16 ans: 3 ans au Préscolaire, 9 ans dans le Primaire  ou Ecole Fondamentale et quatre ans dans le Secondaire. Dans le système éducatif haïtien, la déperdition scolaire y est très fréquente. La majorité des enfants ne vont pas au-delà des six premières années de l’école fondamentale. Cette déperdition scolaire a une forme pyramidale ; car c’est une infirme minorité qui parvient à terminer leurs études secondaires.

Dans la vie pratique, nous avons constaté que tous ces écoliers haïtiens, quel que soit leur niveau de scolarisation – n’avaient pas les connaissances techniques nécessaires pour gagner leur vie et contribuer à l’épanouissement personnel et surtout celui de leurs communautés. De plus, Haiti a une carence extrême de techniciens et d’artisans dans tous les domaines. C’est dans cette optique qu’une section professionnelle a été introduite dans nos différents établissements scolaires. Nous avons commencé l’expérience aux Verrettes (Artibonite), Café Lompré (Grand-Goâve)  et à Carpentier (Port-salut). Ces écoles se trouvent respectivement dans le département de l’Artibonite, l’Ouest, et le Sud.

Par exemple, à Port-salut, nous dirigeons  une Ecole Congréganiste-Nationale ou tous les écoliers (garçons et filles) suivent de cours techniques préparatoires à partir de la 4e année Fondamentale. Ces cours de base préparent les enfants pour qu’ils puissent choisir et se concentrer sur l’un de ces métiers - Coupe, Couture, Broderie, Art floral, Ebénisterie, Ferronnerie, Mécanique, Agriculture. Pendant les jours de classe, tous les écoliers suivent des cours préparatoires  deux fois sur les travaux manuels par semaine. Ces cours sont cotés comme les mathématiques, les sciences sociales et les sciences expérimentales. En ce qui a trait à l’agriculture et l’environnement, nos écoliers participent dans la préparation et le maintien des pépinières. Avec les connaissances de base acquises,  les enfants  savent pourquoi on doit laisser un espace de 10 mètres entre les plantules de manguiers et 7 mètres entre les plantules de citronniers lorsqu’on les transplante.

Donc, à partir de la  7e année Fondamentale, chaque élève a droit de choisir le métier qu’il/elle préfère. A la fin de la 9eme année, tous nos élèves participent à deux examens officiels - Classique et Professionnel - organisé par le Ministère de l’Education Nationale. Ces élèves recevront un certificat de fins d’études primaire (9ème année) qui leur permettra de commencer le cycle secondaire et un Diplôme pour le professionnel reconnu d’utilité publique

A Port-salut, plusieurs de nos élèves ont la possibilité de payer les frais scolaires au niveau du secondaire sans l’aide de leurs parents. Pendant qu’ils étudient, ils ont eu l’opportunité de gagner un peu d’argent à travers un métier qu’ils ont appris dans nos écoles. Ils confectionnent des meubles, portes, fenêtres, cercueil, qui leur permettent de gagner un peu d’argent et de servir leurs communautés respectivement. Avec la présence de tant de gens de métier ou artisans à Port-Salut, ses ressortissants n’ont plus besoin de se rendre dans les grandes villes pour trouver les techniciens valables, comme c'était le cas pendant des siècles. Comme il est obligatoire dans nos écoles, tous les enfants doivent porter leur uniforme. Dans ce contexte, les tailleurs et couturière formes dans nos ecoles ont l’opportunite de trouver du boulot avant l’ouverture des classes.

Quant aux écoliers-pépiniéristes, ils travaillent dans les pépinières de nos ecoles et reçoivent une bourse d’études comme compensation. De plus, lors des cérémonies nuptiales et autres activités festives et récréatives, les jeunes filles formées dans nos écoles préparent les repas, les friandises, et les décors. En nous basant sur les témoignages des ressortissants de communautés dans lesquelles, nous avons expérimenté la fusion de l’enseignement classique et professionnel et nos observations personnelles,  nous sommes en mesure de conclure que l’EDUCATION que reçoivent les enfants dans nos écoles est RENTABLE.