Agriculture

Une agriculture intégrée

Les méthodes de culture utilisées pendant plusieurs siècles en Haiti ont contribué à la dégradation de l’environnement rural du pays. Sachant que la survie de tous les paysans haïtiens dépend essentiellement de l’agriculture, nous avons acquéri les connaissances requises en agriculture tropicale pour aider ces communautés de cultivateurs et cultivatrices à utiliser des méthodes modernes de culture qui n’ont pas d’effets négatives sur l’environnement fragile d’Haiti. La survie de la paysannerie Haïtienne est liée étroitement l’amélioration des méthodes de culture qui contribuera à l’augmentation de la production agricole. De surcroit, les paysans auront les ressources financières pour se procurer les produits de premières necessités.

L’agriculture, telle que nous la pratiquons dans les milieux ruraux, comprend la culture (des terres),  l’élevage (des animaux), l’aquaculture/pisciculture (pêche), la sylviculture (reforestation), l’apiculture (des abeilles). Avec les expériences que nous avons acquises et les recherches effectuées, nous avons pu rentabiliser l’agriculture sans causer d’impacts négatifs sur l’environnement. Partout où nous intervenons nous sommes parvenus à améliorer l’environnement, restaurer la couche arable, et augmenter la productivité agricole.

Une agriculture intégrée

Pour nous, les PFST, l’agriculture intégrée est la meilleure alternative à la dégradation de l’environnement et de la carence alimentaire qui est souvent chronique dans les zones rurales d’Haiti pendant les saisons sèches. L’agriculture intégrée chez nous “est caractérisée par des pratiques agricoles menant à des aliments de qualité en utilisant des moyens naturels et des mécanismes régulateurs proches de ceux qui existent dans la nature, pour remplacer les apports (intrants) polluants et coûteux, et pour assurer une agriculture visant le développement durable.”

Avec les expériences que nous avons acquises en travaillant avec les communautés paysannes, nous savons que le développement durable ou soutenable n’est possible qu’avec la participation intégrale et soutenue de tous les membres de ces communautés (hommes, femmes, vieillards et enfants. En outre, nous avons réussi à faire comprendre aux agriculteurs paysans avec lesquels nous travaillons qu’ils doivent protéger la terre pour qu’elle puisse continuer à les nourrir. En travaillant avec les paysans  pour protéger et régénérer la couche arable, nous voulons freiner la dégradation du  sol et augmente la rente agricole. En ce faisant, nous visons améliorer les standards de vie des communautés avec lesquelles nous travaillons présentement et pour les générations postérieures.

Ce sont les produits agricoles de nos champs qui nourrissent tous les membres de notre congrégation. Comme le disait le Révérend Père Louis-Farnèse LOUIS-CHARLES« Que la Terre du Bon Dieu, nourrisse les enfants du Bon Dieu. »

Formation continue dans le domaine agricole

Pour nous les PFST, la formation continue est l’essence même de tout progrès et du développement durable au niveau des organisations et des communautés rurales et urbaines. Avec plusieurs décennies d’intervention dans le domaine agricole, nous avons développé de très bons rapports avec le Ministère de l’Agriculture. En même temps, nous avons acquis beaucoup d’expérience dans l’agriculture tropicale par la formation continue pour les Frères et aussi pour les membres des communautés rurales dans lesquelles nous intervenons. Les pratiques agricoles et les recherches que nous avons faites pendant ces années ont contribué à l’émergence d’un grand nombre d’experts dans le domaine de l’agriculture et le maintien de l’environnement au niveau de notre congrégation et des communautés de nos zones d’intervention.

Nous avons réussi à réaliser une partie de la vision notre Fondateur le Révérend Père Louis-Charles. Dans un contexte l’agriculture était reléguée aux paysans pauvres et analphabètes que les Haïtiens des communautés urbaines avaient traité avec dédain, Père Louis-Charles préconisait que  la participation des gens instruits et privilégiés – à commencer par les religieux – dans les travaux agricoles aussi pour revaloriser l’agriculture de laquelle dépendent tous les haïtiens (paysans et citadins) pour leur alimentation quotidienne. C’est exactement ce que nous avons fait. Nous labourons la terre comme le font quotidiennement les paysans; et ce sont les produits agricoles de nos champs qui nourrissent tous les membres de notre congrégation.

Dans toutes les 21 communautés dans lesquelles nous intervenons en Haiti nous avons donné la formation technique, l’appui matériel et logistique pour

  1. la conservation du sol et le maintien de l’environnement
  2. l’accès à des lopins de terres à ceux qui n’en ont pas
  3. la production et l’utilisation du compost
  4. l’établissement des pépinières permanentes
  5. le reboisement ou reforestation des sols dénudés (arbres fruitiers et forestiers)
  6. la création de lacs collinaires
  7. le forage de puits artésiens
  8. l’irrigation de nombreux hectares de terres partout où il est possible de le faire
  9. l’élevage  de caprins (race améliorée) de volailles (poulets, dindes, canards, pintades, oies)
  10. l’appui technique pour rentabiliser l’agriculture
  11. l’accès  aux intrants agricoles
  12. la transformation des produits agricoles
  13. les moyens de transport pour la vente des produits agricoles sur les marchés locaux et régionaux
  14. la production artisanale avec les matières premières provenant du milieu paysan.
  15. l’augmentation systématique de la rente agricole
  16. l’éducation systématique de la pauvreté

En somme, partout où nous avons implanté nos missions, les collines et les montagnes qui étaient jadis dénudées et soumises aux affres des pluies diluviennes et l’érosion sont maintenant recouvertes d’arbres fruitiers et forestiers. Les paysans qui achetaient des fruits, des légumes, et autres produits alimentaires du marché local et régionaux sont maintenant des producteurs.  De plus la carence de semences d’autres intrants agricoles qui  étaient chroniques dans ces diocèses est maintenant un souvenir du passé. Cependant maintenir et renforcer ces acquis requièrent des ressources humaines, matérielles et financières.