Environnement et Reboisement

Parmi tous les pays de l’hémisphère occidental, Haiti fait face à la dégradation environnementale la plus criante. Normalement les gouvernements successifs d’Haiti devraient prendre toutes les mesures qui s’avérèrent nécessaires pour assurer la protection de l’environnement physique du pays, malheureusement ce n’est pas le cas. Avec la création d’un Ministère de L’Environnement au début des années 1990, après plus de 20 ans, aucune mesure concrète n’a été prise pour faire face à la détérioration accélérée de l’environnement sur toute l’étendue du territoire nationale d’Haiti. Sachant que la survie même des paysans d’Haiti est étroitement liée à la préservation et au maintien de l’environnement, nous nous sommes donnés pour mission d’attaquer le problème en aval et en amont.

Pendant plusieurs décennies d’expérience sur le terrain, particulièrement en milieu paysan, nous avons bien compris que dire aux paysans qu’ils doivent protéger l’environnement ne sert à rien. Si traditionnellement on faisait la théorie et ensuite on l’appliquait, nous faisons l’inverse. Nous commençons toujours par la pratique, c’est-à-dire nous enseignons les paysans en les prodiguant des exemples. En d’autres termes nous ne séparons pas la théorie de la pratique. Comme le dit bien le vieil adage “c’est en forgeant qu’on devient forgeron.” A partir des exemples et les résultats tangibles et positifs que nous avons eus, les paysans ou bénéficières de nos interventions sont convaincus de leur capacité de contribuer à l’amélioration soutenable de l’environnement duquel ils dépendent pour leur survie.

Normalement, les gouvernements haïtiens devraient décréter l’état d’urgence environnementale sur toute l’étendue du territoire nationale. Le déboisement à outrance pour l’énergie a laissé les collines, les monts, et les vallées du pays dénudés. Cette situation entraine l’érosion qui a des conséquences sur la production agricole du pays.  Pendant la saison pluvieuse, les plaines et les vallées sont inondées. Les eaux qui dévalent les collines  emportent davantage les terres arables et détruisent tout ce qui se trouve sur les passages: les champs et emportent les terres arables, des personnes et le bétail. Dans ce contexte, la détérioration accrue de l’environnement en Haiti contribue à la carence alimentaire et menace l’existence même des paysans haïtiens dont leur survie est étroitement liée à la production agricole.

Reboisement et conservation du sol
Pendant que tout le monde se plaignent de la dégradation du sol haïtien, nous sommes passés du constat à l’action concrète. Dans ce contexte, nous nous sommes lancés à corps et âme dans la conservation du sol, la restauration des couches arables et le reboisement systématique des localités dans lesquelles nous intervenons. Pour donner un caractère durable à ces activités, nous avons instauré la formation continue pour les paysans. Avec cette approche, les paysans formés ont la capacité d’assurer le maintien des travaux de conservation et de transmettre les connaissances et les l’expérience acquises à leurs enfants et aux membres des communautés adjacentes. Dans toutes les communautés rurales ou nous travaillons il y a toujours un commun dénominateur: les pépinières qui sont des activités permanentes que nous avons initiées et continuons d’augmenter.

Nous passons toujours de la parole aux actes pour attaquer le problème de dégradation de l’environnement en Haiti et ses conséquences néfastes sur les familles paysannes. Dans cette optique, nous avons dû joindre nos efforts avec des institutions publiques en Haiti et plusieurs autres organisations locales et internationales dans des campagnes de reboisement dans plusieurs diocèses ou régions du pays. De 1972 à 2012, les Petits Frères Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ont mis près de 3.000. 000 (deux millions) d’arbres fruitiers et forestiers en Haïti.

1972 – 76, mise en terre  à Papaye (Hinche) plus de 10.000 plantules soit 8.500 arbres fruitiers et 1.500 forestiers.

1982 – 83, près de 40.000 arbres sont mis en terre à Macassin- Cormier, en majorité arbres fruitiers manguiers, citrus, avocatiers.

1983 – 88, à Carice,  mise en terre plus de 30.000 arbres fruitiers, surtout citrus et manguiers.

1988 – 94, à Chérident, plus de 15.000 plantules ont été mises en terre, surtout arbres fruitiers et citrus.

1994 – 96, grâce à un contrat avec UCG (Unité Contrôle de Gestion) une Institution du gouvernement Haïtien, nous avons produit et mis en terre 930.000 plantules arbres fruitiers et forestiers dans les régions de Papaye (Plateau Central), Palmiste a Vin (Léogane) , Café Lompré (Grand-Goâve) , Rivière-Froide et Jacques Maringouin (Carrefour).

1996 – 2000,  les PFST ont été contracté par la CAMEP pour le reboisement des périphéries des sources  dans la commune de Carrefour, 212.000 arbres surtout forestiers ont été mise en terre à Mariani (Commune de Gressier),  213.000 arbres forestier à Mahotière(source corossol et madame baptiste). A Bizoton, 30.000 et au Bureau central Maїs gâté  1.500 arbres fruitiers et forestiers.

1998 – 2004, l’OTM un organisme Luxembourgeois subventionna un projet de reboisement qui a permis aux PFST de produire  80.000 plantules par an. Ces plantules ont été mises en terre dans la zone de St Etienne et Palmiste-à-vin.

2001-2012, A Port Salut,  ont produit et mis en terre 85.000 plantules (arbres fruitiers et forestiers par année pour assurer le reboisement et  la rétention d’eau dans les mornes et collines de ces contrées.

Grâce à ce projet malgré la grande sécheresse qui s’abat surtout le pays depuis près de trois ans les sources de la (CAMEP, DINEPA) continuent à approvisionner Port-au-Prince. Grace aux interventions des Petits Frères à Carpentier, les principales sources qui alimentent la population en eau potable continuent à satisfaire les communautés rurales et urbaines d’Haiti. En effet, tout le monde gagne lorsque le pays a une grande couverture végétale. Le contraire est aussi vrai lorsque l’environnement continue de se dégrader.